Au menu du jour : Genycourses ! Ce magazine hippique qui a fait tant parler de lui dans le milieu des courses. Je me souviens encore de son lancement en septembre 2011, comme si c’était hier. À l’époque, j’étais fraîchement diplômé de l’ESSEC et je commençais tout juste ma carrière de journaliste économique. L’arrivée de ce nouveau titre avait suscité pas mal de remous dans le secteur de la presse spécialisée.

L’aventure Genycourses : un pari audacieux du PMU

Genycourses, c’était le grand projet de Geny Infos, filiale du PMU. L’objectif ? Rien de moins que de métamorphos er l’information hippique quotidienne. Avec un tirage ambitieux de 30 000 à 40 000 exemplaires par jour, le journal voulait s’imposer comme la référence incontournable pour les passionnés de courses.

Mais voilà, entre les ambitions et la réalité, il y a parfois un fossé. Et quel fossé ! La diffusion réelle n’a jamais dépassé les 10 000 exemplaires quotidiens. Un véritable coup dur pour les équipes de Geny Infos, qui avaient misé gros sur ce projet. Je me rappelle avoir interviewé un cadre de l’entreprise à l’époque, qui m’avait confié, dépité : « On visait la lune, on a à peine décollé du sol. »

Voici un tableau récapitulatif des chiffres clés de Genycourses :

Indicateur Objectif Réalité
Tirage visé 30 000 – 40 000 ex/jour 9 000 – 10 000 ex/jour
Point mort 25 000 ex/jour Non atteint
Pertes mensuelles 200 000 – 300 000 €

Des pronostics à la déroute : les défis d’un quotidien hippique

Malgré ses difficultés, Genycourses avait des atouts indéniables. Le journal proposait des analyses pointues et des pronostics pour toutes les disciplines : trot, galop, steeple. Une approche exhaustive qui séduisait les turfistes les plus exigeants. À cela s’ajoute que, son prix de 1 euro le rendait accessible, face à un Paris-Turf vendu 1,80 euro.

L’innovation était aussi au rendez-vous, avec une version numérique disponible sur tous les supports : ordinateur, tablette, smartphone. Une stratégie qui aurait dû séduire un public plus jeune et connecté. Hélas, cela n’a pas suffi à redresser la barre.

Les pertes s’accumulaient, entre 200 000 et 300 000 euros par mois. Une situation intenable qui a poussé le PMU à se séparer de sa filiale Geny Infos. Je me souviens avoir suivi de près ce feuilleton économique, fasciné par les enjeux en présence. Deux repreneurs potentiels se sont rapidement manifestés :

  • Zeturf.fr, un acteur du pari en ligne
  • Le groupe Paris-Turf, mastodonte de l’information hippique

Le rachat par Paris-Turf : un nouveau départ pour Genycourses ?

Finalement, c’est Paris-Turf qui a remporté la mise. Un choix logique, quand on connaît la position dominante du groupe dans le secteur. Avec ses 8 titres dont Paris-Turf, Paris Courses et Tiercé Magazine, le repreneur disposait de solides atouts pour relancer Genycourses.

Cette acquisition n’était pas anodine. Elle incluait bien plus que le simple journal :

  1. Le quotidien Genycourses
  2. Un site d’informations
  3. Une plateforme de paris en ligne
  4. Un service d’audiotel
  5. L’agence de presse AIP

Un package complet qui valorisait Geny Infos à environ 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Pas mal pour une entreprise d’une centaine de salariés !

Je dois avouer que j’ai toujours été fasciné par la résilience du secteur hippique. Malgré la baisse générale des ventes de presse spécialisée, ces passionnés continuent de faire vivre leur passion. Les éditeurs ont su se diversifier, notamment vers les paris en ligne et l’audiotel, pour maintenir leur rentabilité. Une leçon d’adaptabilité que bien des secteurs pourraient méditer !

Les défis d’avenir pour l’information hippique

L’histoire de Genycourses illustre parfaitement les défis auxquels est confrontée la presse hippique. Comment concilier l’expertise technique attendue par les turfistes chevronnés avec la nécessité d’attirer un public plus large ? Comment s’adapter à l’ère du numérique sans perdre son âme ?

Ces questions, je les ai souvent posées lors de mes enquêtes sur les stratégies de transformation des entreprises. Et je dois dire que le secteur hippique offre un cas d’étude passionnant. Entre tradition et modernité, passion et business, les enjeux sont complexes.

L’avenir de l’information hippique passera sans doute par une hybridation réussie entre le papier et le digital. Les applications mobiles offrent des possibilités passionnantes en termes d’interactivité et de mise à jour en temps réel. Imaginez un instant pouvoir consulter les dernières cotes, voir les replays des courses et placer vos paris, le tout depuis votre smartphone !

Mais ne nous y trompons pas, le papier a encore de beaux jours devant lui. Il y a quelque chose d’irremplaçable dans le plaisir de feuilleter son journal hippique au café du coin, un croissant à la main. C’est tout un art de vivre, une tradition que même la plus sophistiquée des applications ne saurait remplacer.

En définitive, l’aventure Genycourses nous rappelle que dans le monde du turf comme ailleurs, il faut savoir s’adapter sans perdre son identité. Un défi de taille, mais oh combien excitant pour les passionnés que nous sommes !